Questions et réponses avec Romain Baudemont

Avocat chez Miller Thomson à Regina

Premièrement, parle-nous de ton parcours.

J’ai grandi à Saskatoon. J’ai obtenu mon diplôme d’études secondaires de l’École canadienne-française de Saskatoon en 2004. J’ai ensuite complété un baccalauréat avec mention en histoire et en sciences politiques à l’Université de la Saskatchewan, puis un baccalauréat en droit (ou J.D. Juris Doctor) du Programme de Common Law Francophone de l’Université d’Ottawa en 2013. J’ai complété mon stage de droit à Miller Thomson, à Regina, et été admis au barreau de la Saskatchewan en 2014. Je pratique depuis cette date en tant que sociétaire au cabinet Miller Thomson. Je suis également Vice-Président de l’Association des juristes d’expression française de la Saskatchewan (AJEFS), dont je suis membre depuis 2013.

Quel sont les avantages d'être bilingue dans le domaine du droit?

Les avantages sont nombreux. Le fait d’être bilingue est tout d’abord recherché dans le domaine des emplois du gouvernement fédéral. Dans le domaine juridique en Saskatchewan, ces emplois se trouvent en particulier dans le domaine du droit pénal. Au Canada, les accusés dans le contexte pénal ont le droit de faire entendre leur dossier dans la langue officielle de leur choix en vertu de l’article 530 du Code Criminel donc les procureurs de langue française sont toujours recherchés.

En Saskatchewan, les gens ont également le droit, en vertu de La loi linguistique, de s’adresser à la Cour en français dans le contexte de dossiers de droit civil (ex : en droit de la famille, Cour des petites créances et d’autres types de droit civil). J’ai moi-même déjà fait plusieurs dossiers en Cour, dont des dossiers de petites créances, dossiers de droit de la famille et d’autres dossiers de litige général, en français. Les gens peuvent également conclure des contrats, y compris des contrats familiaux, en français. À cause de ce droit d’accès au cours en français, le fait de parler français est également un atout pour ceux qui cherchent à devenir juge. Nous avons entre autres plusieurs juges à la Cour provinciale et deux juges à la Cour du Banc de la Reine qui entendent des causes en français, ainsi que certains juges de la Cour d’Appel qui comprennent le français.      

Pourquoi faire le choix d'étudier le droit en français?

Bien que j’ai grandi dans une famille avec deux parents francophones et que je parlais français à la maison, le fait d’avoir complété mes études de droit en français a tout de même été essentiel selon moi. Je pense que, même en tant que francophone d’origine, il m’aurait été plus difficile de pratiquer en français si je n’avais pas complété mon programme de droit en français étant donné la nature très particulière du vocabulaire en droit. Le fait d’avoir complété mon droit en français m’as permis de pratiquer en français sans problème dès le début de ma carrière (sans devoir plutôt apprendre la pratique du droit en français au cours de ma pratique). Je ne trouve pas non plus que mon choix d’avoir complété mon diplôme de droit en français m’a désavantagé dans ma pratique ou dans mon processus d’admission au barreau non plus. Vivant en milieu minoritaire, l’omniprésence de l’anglais fait que l’anglais juridique s’apprend très vite. Même dans le contexte du programme francophone de Common Law à Ottawa, par exemple, étant donné la nature anglophone de la Common Law, nous étudions des cas en anglais et apprenions les termes en anglais. Pour cette raison, lorsque je suis arrivé dans le programme de l’école du barreau en Saskatchewan (CPLED), je ne me suis pas senti désavantagé du tout.

Quelles sont les perspectives de carrières pour les avocats bilingues?

Les possibilités de carrières pour les avocats bilingues en Saskatchewan et au Canada en général sont nombreuses. Plusieurs de mes amis francophones sont juristes au sein du gouvernement fédéral en tant que procureurs de la couronne (droit pénal) ou dans d’autres branches de litige civil. D’autres travaillent pour le gouvernement provincial, de nouveau en tant que procureurs de la couronne, en litige constitutionnel ou en litige civil en général. D’autres encore travaillent dans le domaine privé (donc pour des cabinets d’avocat) et font entre autre du droit de la famille, droit des successions, litige civil ou encore du droit des affaires. Étant donné  le droit d’avoir recours au cours en français qui existe en Saskatchewan, le fait de parler français est un énorme atout dans tous ces domaines de droit. Vu le petit nombre d’avocats francophones dans la province, de plus, la capacité de parler français et toujours un atout recherché par les cabinets privés – autant que par les gouvernements dans le domaine publique. Tel que mentionné, le fait de parler français est également un atout recherché pour les juges en Saskatchewan donc pour les futurs juristes qui auraient peut-être des aspirations de devenir juge un jour, c’est également un avantage important!

En dernier lieu, je pense qu’il vaut la peine de mentionner qu’un diplôme de droit en français n’ouvre pas juste les portes à une carrière d’avocat traditionnelle. Plusieurs de mes amis, par exemple, travaillent dans des rôles non purement juridiques au sein du gouvernement fédéral, provincial ou encore dans des entreprises privées. La formation de juriste en français en est une qui est prisée, non seulement dans les domaines purement juridiques.

Si vous avez des questions par rapport aux études de droit en français ou à une carrière éventuelle dans le domaine juridique, n’hésitez pas de me contacter aux coordonnées suivantes:

 

ROMAIN BAUDEMONT
Sociétaire

Miller Thomson SENCRL / Miller Thomson LLP
Édifice Banque de Montréal
2103, 11e avenue, bureau 600
Regina (Saskatchewan)  S4P 3Z8
Ligne directe :   1 306.347.8389
Télécopieur : 1 306.347.8350
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